|
Cette Canadienne
est née en 1958 à Pouce Coupe (Colombie
Britannique), puis à grandi à Edmonton (Alberta).
Sparkle Hayter est son vrai nom. Elle le doit à
des parents " ni hippies, ni drogués. Juste
un peu dingues " dit-elle (1). Elle s'installe aux
Etats-Unis en 1980 pour terminer ses études à
la New York University. Elle commence sa carrière
de reporter à WABC, et la poursuit chez CNN au
service des envoyés spéciaux. Elle quitte
CNN et fait en 1986 un voyage en Inde. Elle écrit
alors son premier roman, inspiré de son expérience
dans les médias. Elle travaille un temps pour Global
TV de Toronto. Comme reporter indépendant, elle
couvre la guerre d'Afghanistan contre l'Union Soviétique.
Au retour " j'ai sorti mon manuscrit de son tiroir,
et j'ai réalisé que j'étais meilleure
dans l'écriture que dans tout ce que j'avais fait
avant " (1). Elle révise son roman, et le
fait publier. What's a girl gotta do obtiendra le prix
Arthur Ellis du meilleur premier roman. En parallèle,
elle s'est mariée, a fait un peu de théâtre,
a divorcé, à voyagé, et a continué
à écrire. Elle habite à l'hôtel.
Pas n'importe lequel : " Le Chelsea Hôtel est
un repaire d'artistes, d'étranges bohémiens.
J'y trouve beaucoup d'inspiration " (2). On le constate
dans ses plus récents romans.
|
Souriante dans sa vie quotidienne, elle se
méfie un peu de son propre sens de l'humour : "
J'avais coutume de dire aux américains que Sparkle
était un nom traditionnel canadien. Mais j'ai arrêté
parce que trop de gens me croyaient, et certains ont été
blessés quand je leur ai dit que je plaisantais "
(3). De même quand on lui demandait d'où venaient
ses idées, elle répondait les tenir d'un type
de Cleveland. Elle ne le fait plus : " Je crois qu'un
jour un mec de Cleveland va débouler et me coller un
procès pour détournement d'idées "
(2).
On ne peut éviter de la comparer avec son héroïne
Robin Hudson. Nombreux sont les détails autobiographiques
se retrouvant dans ses livres. Elle affirme que c'était
surtout vrai au début, mais l'utilisation du Chelsea
Hôtel nous indique que çà l'est toujours.
" Nous sommes toutes deux femmes, du même âge
(
) Mais elle est plus élégante, plus distinguée,
plus effrontée, moins polie, plus drôle, et moins
réservée que moi. Elle pèse plus lourd
que moi, et possède de plus gros nénés
aussi " (3).
Si Sparkle Hayter qualifie ses romans de comédies policières,
elle admet volontiers que ses personnages sont plus importants
que l'intrigue : " J'invente d'abord les personnages,
et après ce sont eux qui créent l'histoire et
la changent constamment " (2). Elle verrait bien l'actrice
Joan Cusak dans le rôle de Robin. D'où vient
le nom de son héroïne ? Elle parle de tradition
familiale : " Mon père a grandi dans l'Hudson
Bay, et j'ai eu un jeune frère appelé Hudson
qui est mort quand j'étais petite " (1). Les mésaventures
de Robin sont l'occasion de multiples péripéties.
Une vie agitée, réjouissante pour le lecteur.
Inspirée de la réalité ? Pour évoquer
les clubs S.M. ou une banque du sperme, Sparkle Hayter dit
s'être documentée sur place. Le monde de la télé,
elle connaissait déjà. Quant à sa vie
sentimentale, Robin la maîtrise mal : " Elle y
pense tout le temps, mais se laisse toujours embarquer dans
des histoires incroyables. A vrai dire, c'est un moyen de
fuir ; elle a un gros problème avec l'intimité
" (2). C'est également pour çà qu'on
l'aime.
|
Résumer en quelques lignes un roman de Sparkle Hayter est absolument
impossible. C'est occulter tout ce qui fait le charme
de l'histoire : les réflexions perso de Robin,
les petites scènes hilarantes, les personnages
annexes si comiques. Essayons pourtant de présenter
son uvre, publiée en France au " Serpent
à Plumes ", collection Serpent Noir, traduction
de Joëlle Touati. Ces romans sont réédités
en poche aux éditions J'ai Lu.
Les filles n'en mènent pas large, 1998
(Whats a girl gotta do, 1994). Tout va de travers pour
la rousse Robin Hudson, 35 ans, reporter télé
de la chaîne ANN. Son mari l'a quittée
pour une jeune et jolie femme. Elle a vulgairement gaffé
à la Maison Blanche. Elle est cantonnée
dans un service ringard. Et un maître-chanteur
dit connaître ses pires secrets. Il est assassiné
: voici Robin suspectée de meurtre. Elle tente
maladroitement de se disculper, tout en menant l'enquête
sur une banque du sperme. Pas grand monde pour l'aider,
alors qu'elle risque peut-être sa vie.
Les filles sont trop gentilles, 1999 (Nice girls
finish last, 1996). Malgré ses échecs,
Robin Hudson veut positiver. Trimant toujours chez ANN,
et malgré les rumeurs de licenciements, elle
pense qu'être zen va améliorer son karma.
Son gynécologue est assassiné. Son patron
l'envoie enquêter sur les clubs S.M. Les évènements
internes à ANN ont-ils un rapport avec le meurtre
du gynéco ? Robin doit encore une fois se battre
pour faire toute la lumière.
Les filles règlent leurs comptes, 2000
(Revenge of the cootie girls, 1997). Une soirée
entre filles le soir d'halloween, pourquoi pas ? Mais
la nuit sera longue pour Robin Hudson. N'ayant pas trouvé
sa stagiaire à l'endroit prévu, elle part
à sa recherche. Les indices qu'elle recueille
lui rappellent sa première virée à
New York avec son amie Julie. Parcourir la ville sur
les traces de son passé n'est pas exactement
une partie de plaisir. Une plaisanterie de Julie ? Pas
sûr du tout ! Robin accumule les surprises, bonnes
et mauvaises.
Le dernier macho man, 2001 (The last manly man,
1998). Pour relancer son service (menacé) des
Envoyés Spéciaux, Robin Hudson mène
une grande enquête sur l'Homme du Futur. Mais
elle est contactée par des défenseurs
des animaux, activistes très organisés.
Alors qu'un congrès féministe se tient
à New York, qui a donc enlevé une douzaine
de singes bonobos - et dans quel but ? Bien que çà
nuise à sa vie privée si mal gérée,
elle enquête. Elle découvrira que les commanditaires
de cette affaire veulent rétablir la domination
masculine.
|
Les filles
du Chelsea Hôtel, 2002 (The Chelsea girls murders,
2000). A cause d'un incendie dans son immeuble, Robin
Hudson s'installe au Chelsea Hôtel dans l'appartement
de son amie Tamayo. La même nuit, elle recueille
la jeune Nadia qui pleure après son fiancé
disparu - et un marchand de tableaux vient mourir dans
ses bras. L'arrivée de Rocky, le fiancé
de retour d'un pays inconnu, ne va pas simplifier les
choses. Entre jalousie et ragots, Robin a du mal à
y voir clair. Cette fois, tombera-t-elle vraiment amoureuse,
et fera-t-elle le bon choix ?
Naked Brunch, 2002, n'est pas une aventure de Robin
Hudson, mais concerne quand même le fameux Chelsea
Hôtel. Annie est une jeune secrétaire sans
histoire qui, orpheline, fut élevée par
sa grand-mère. Un ancien voisin de cette dernière,
soigné pour démence dans une maison de repos,
reste le seul lien d'Annie avec son passé. Par
une nuit de pleine lune, Annie se transforme en loup-garou
et tue quelqu'un. Elle va rencontrer le psychiatre Marco
Potenza, expert en métamorphose lycanthropique.
S'il habite au dernier étage du Chelsea Hôtel,
c'est au sous-sol qu'il traite ses patients les nuits
de pleine lune. Revenant d'un voyage en Inde, Jim Valiente
ne sait trop pourquoi il est de retour. Bientôt
il croise Annie - et comprend qu'il doit la sauver de
la dangereuse thérapie de Potenza (4).
Hélas, ce roman n'est pas au programme 2003 de
son éditeur français.
Les extraits d'interviews cités ici proviennent
des sites Internet suivants :
(1) www.beatrice.com - interview par Ron Hogan (anglais)
(2) www.zone-littéraire.com - interview par David
Foenkinos (français)
(3) www.mysteryone.com - ou : www.booksnbytes.com -
interview par Jon Jordan (anglais)
(4) Le résumé de Naked Brunch est basé
sur celui de Barbara Franchi sur : www.reviewingtheevidence.com
(anglais)
Pour en savoir plus au sujet de Sparkle Hayter, lire
aussi l'article de Newton Love et Delphine Cingal, sur
: www.januarymagazine.com (anglais). Les sites Internet
la concernant sont nombreux, y compris pour commander
ses livres en V.O. ou en français.
|
|
CLAUDE
LE NOCHER
Retour à l'accueil - Historique
des articles
Vous souhaitez nous envoyer des articles ? contactez-nous
|