Le Billet Polar



Roger Faller


Roger Faller fut un des bons auteurs du Fleuve Noir Spécial-Police. C'était un adepte de la " narration lente ". Cette manière de raconter une histoire permet d'installer l'ambiance, de peaufiner les portraits. Roger Faller se montra souvent fort convaincant dans cet exercice. Surtout à partir de la 2e moitié des années 1970, quand il cessa d'écrire aussi des romans d'espionnage. Les romans de cet auteur ne manquent pas de qualité. En voici quelques exemples.
" LE CIEL M'EST TEMOIN " (1976) : Marc est pigiste pour les journaux et la radio. Chez des amis, il fait la connaissance de Gilda Comolli. Il propose à cette excellente chanteuse de l'aider dans ce métier, où il a des relations. La maison de disque Sonic est bientôt intéressée. On leur attribue une efficace relations-publiques, Viviane, avec laquelle Marc devient intime. L'important est que le nommé Hugon, un musicien qui tenta d'imposer Gilda par le passé, ne s'en mêle pas. Chez Sonic, on craint que ce combinard ne se manifeste à nouveau. La chanteuse supporterait-elle mal la célébrité ? Elle tente plusieurs fois de se suicider. Contrairement à l'inspecteur Vauquelin, Marc et Viviane pensent que c'est Hugon qui pousse Gilda à se supprimer. Ne serait-elle pas un peu dérangée ? A moins qu'elle ait quelque chose à cacher ?


" LE BON DROIT " (1977) : Henri habite Paris. Il est marié à Francine, une femme jalouse. Il hérite d'un vague cousin de sa mère, vivant à Meung-sur-Loire. Les Picolet sont les autres héritiers. Ils ne veulent pas de la maison du défunt, son seul bien, qu'Henri songe à racheter. Le début d'une vie plus saine, avec Francine ? Il paraît que le vieux cousin collectionnait les pièces d'or. Les Picolet se seraient-ils partagé ce trésor en cachette ? Henri contacte une avocat, Simone Peletier. Celle-ci est ambitieuse. Elle incite le juge d'instruction à procéder à une perquisition, qui ne donne rien. Pourtant, elle n'a sans doute pas tort de suspecter les Picolet. Pendant ce temps, rien ne va plus entre Henri et Francine. Puisque Francine connaît et apprécie Simone, pourquoi choisir une autre avocate ? …
" LA BERLURE " (1978) : Louis Guillon est employé comme détective privé, à l'agence Filatis. Adrien Brochard, client de la Résidence Malakoff, a disparu en laissant quelques dettes. Cet endroit est un place où il passait une semaine par mois depuis un an. Retrouver la trace d'Adrien n'est pas compliqué. Ce paisible retraité, veuf depuis l'année précédente, habite à Sartrouville. Il vient de mourir d'une crise cardiaque. Il ne parlait à personne de ses escapades mensuelles. Surtout pas à sa nièce Annie. Comment, avec sa maigre retraite, Adrien pouvait-il s'offrir cette semaine de luxe chaque mois ? Et les beaux cadeaux à Hélène, conseillère conjugale ? Celle-ci en sait bien plus qu'elle n'en dit. Quand le juge Alvarèze met son nez de fouineur dans ce dossier, il interroge tout le monde. Il espère que la mort d'Adrien est un meurtre. Le détective comprend plus vite que lui…


" LA BONNE PAROLE " (1978) : Frédéric Leroussy est le responsable de " La bonne parole ", un bulletin moraliste auquel il a donné un grand essor en vingt ans. Cette petite publication héritée de son beau-père est aujourd'hui très rentable. Dans les médias, il défend ses thèses rétrogrades avec la plus grande conviction. Il donne aussi des conférences. C'est en se rendant à l'une d'elles qu'il a un accident de voiture. Problème ennuyeux, car sa maîtresse qui l'accompagnait a été légèrement blessée. La clinique a prévenu le mari de cette dernière, une crapule. Il sait que Leroussy tient à son honorabilité, et envisage de le faire chanter. Il prend rendez-vous avec lui. L'adjoint de Leroussy, Emile, tue involontaire le mari escroc. L'affaire passerait presque inaperçue si l'épouse et la nouvelle amie du défunt ne s'inquiétaient de sa disparition. L'inspecteur Andréotti mène l'enquête…
" LE LINGE SALE " (1980) : Qui est donc ce M.Legall, installé depuis quelques mois dans un petit village proche de Munster ? Un veuf retraité pas causant, menant une vie au ralenti. Cet homme peu expansif garde-t-il un douloureux secret, ou est-il simplement taciturne ? Détective, Louis Fillol est engagé par un client anonyme afin de connaître l'origine des revenus de M.Legall. Le jeune homme que Fillol a envoyé chez le retraité est tué. Légitime défense, estime-t-on. Le détective a heureusement récupéré des relevés bancaires. Même si son client lui demande de ne plus s'occuper de rien, Fillol veut en savoir plus. M.Legall vient justement d'être sauvagement assassiné chez lui. Quel rapport existait-il entre lui et un curieux accident de voiture s'étant produit l'année précédente ? A qui appartenait la puissante automobile noire ? Pourquoi la pédale d'accélération était-elle modifiée ?…

 

" LE DROIT DE SUITE " (1980) : Léon Belpaume, 50 ans, tient à Paris une boutique d'antiquités et brocante. Sa vendeuse s'occupe de ce commerce battant de l'aile, car Léon est un dilettante que ça n'intéresse guère. Par hasard, il fait la connaissance de Marie-Hélène, une quadragénaire employée chez un notaire. Pas vraiment un coup de foudre. D'autant que Marie-Hélène disparaît pendant quelques semaines. Entre temps, elle s'est brièvement mariée, mais son époux est décédé lors du voyage de noces. Léon et elle vont donc bientôt se marier. Ça déplait à son employée, car Marie-Hélène affirme être compétente en matière d'antiquités, et saurait la remplacer. Léon a de bonnes raisons (de santé, entre autres) de se poser des questions dur la famille de sa femme, les Hudin. On meurt beaucoup dans leur entourage, ils héritent souvent. Pas si facile de sortir de leurs griffes…
" LE CHAMP LIBRE " (1981) : Andrée sort de prison. Une courte peine qu'elle n'a pas méritée, qui risque de gâcher sa vie. Cette femme de 40 ans ne veut plus vivre avec son hypocrite mari Fernand, responsable de ces deux mois de prison. Derrière les barreaux, Andrée a sympathisé avec Claudine, une dynamique femme de 30 ans. Cette débrouillarde accepte volontiers d'héberger Andrée. Elle l'aide à récupérer ses affaires et un peu d'argent, en rudoyant Fernand. Elles rêvaient de la Côte d'Azur. Elles répondent à une annonce. C'est Andrée qui est choisie par M.Teroni, qui recherche une gouvernante. Elle va plutôt jouer un rôle de figurante auprès de lui. Claudine les rejoint, choisie par M.Teroni pour devenir sa nouvelle cuisinière. Mais il ne la garde pas. Croyant qu'Andrée est responsable de son éviction, Claudine va se venger. M.Teroni, lui, souhaite éviter les embrouilles…




" LA VIE DE PALACES " (1982) : A Lyon, Mylène est mariée à Bertrand, garagiste. Un mariage sans amour, pour fuite le climat familial. Hostile à toute forme bourgeoise, Mylène rêve d'une vie bohème. Un certain Patrick lui propose de la loger. Il devient son amant. Bientôt, elle apprend qu'il est le fils de notables lyonnais. Mylène attend un enfant de Patrick. Ravi, il lui propose le mariage. Par principe, elle refuse. Quand Patrick et ses parents sont victimes d'un accident de la route, l'héritier légal ne semble pas pressé d'entrer en possession de la fortune. Ce sexagénaire est calculateur : si Mylène revendique l'argent au nom de la fille de Patrick, il se fera nommer curateur, position qui lui convient parfaitement. Malgré les conseils, Mylène refuse obstinément.
" LE GOÛT DU PAIN " (1982) : A Andlau, bourgade alsacienne, Germaine Bayer est connue et respectée de tous. Une veuve de guerre méritante. Elle a élevé seule sa fille Suzanne, aujourd'hui avocate, après le décès de son mari. Tout le monde ne mesure pas à quel point Mme Bayer aime l'argent. Elle possède un restaurant, une boutique de souvenirs, et commerce avec les sœurs du monastère voisin. Ce sont surtout Louis, le jeune maître d'hôtel, et Marie, la vieille cuisinière, qui font tourner le restaurant. Ils voudraient bien posséder leur propre établissement, mais Mme Bayer règne sur Andlau. Ils hésitent à l'affronter. Martine, serveuse remplaçante de 25 ans, ne plait guère à Mme Bayer. La jeune femme s'aperçoit vite que sa patronne cache des secrets. Si elle parvient à les découvrir, elle pourra exercer un petit chantage afin que Marie ait son restaurant., qu'ils exploiteront avec Louis…


" L'OR EN BRANCHES " (1984) : Meudon, banlieue résidentielle de Paris. La famille de Pierre-Henri (24 ans) vit dans une propriété quelque peu délabrée, ne méritant plus le qualificatif de château. Philippe-Auguste, le père, est médecin. Judith, la mère est fille de notaire et très pieuse. Virginie, la fille, a quitté la maison pour vivre avec un philosophe pas tellement brillant. Jean-Eudes, l'aîné, est un simplet caractériel. L'accident de voiture mortel de leur père devrait les souder, mais ce n'est pas le cas. La mère, déjà bernée dans d'autres cas, entend défendre ses droits. Virginie a aussi besoin d'argent. Chacun pense que leur père a caché des lingots d'or quelque part, vieille tradition familiale. Pierre-Henri découvre que son père menait une double vie. Les a-t-il spoliés pour autant ? Jean-Eudes simule-t-il ses limites mentales ? Quand Judith passe par la fenêtre, faut-il admettre la thèse de l'accident ?…

CLAUDE LE NOCHER

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