Yves Saint Laurent

Laurence Benaïm

Résumé : Chaque année, au rythme des collections d'été et d'hiver, on entend le même bruit, clamé sur le ton de l'évidence : Yves Saint Laurent est fini. Les drogues, l'alcool, son entourage, etc. Chaque année pourtant, il crée et dessine une nouvelle collection qui étonne. Il y a un mystère Saint Laurent, bien sûr, mais il y a surtout une forme de génie qui affronte les paradoxes
Yves Saint Laurent, premier couturier exposé de son vivant au musée, est le premier à s'être inspiré de la rue.
Ce livre - première biographie de couturier - est le récit de l'ascension d'un enfant né en 1936 à Oran, qui rêvait de faire des robes pour un monde qui n'existait plus et s'écriait à l'âge de treize ans : « Un jour, j'aurai mon nom gravé en lettres de feu sur les Champs-Élysées. » C'est l'itinéraire d'un peintre de la vie moderne, oeil à vif, traversant les époques pour en habiller l'ambiguïté dans un parfum de luxe, de vertiges et de décadence. Quel lien entre l'adolescent en costume sombre qui succéda à vingt et un ans à Christian Dior, et l'éphèbe des nuits du Sept qui pose nu en 1971 ? Entre le dépressif, prisonnier de sa gloire rouge et or, et le provocateur luciférien, qui fait scandale avec Opium? Entre l'inventeur du style Rive Gauche, qui regrette de ne pas avoir eu le jean à son palmarès, et le fournisseur des femmes les plus riches du monde? Entre le créateur avec Pierre Bergé d'un empire de trois milliards de francs, et le reclus timide de la rue de Babylone? Entre l'éternel enfant rêvant d'école buissonnière et de désert, et le perfectionniste en blouse blanche, maître sans élève, qui lutte pour donner vie à des robes dont la nature est de disparaître?
Plus que la biographie du dernier des classiques, du roman de la mode de 1958 à nos jours, il s'agit ici d'un hommage au métier où brillent les derniers feux d'un certain art de vivre.
D'Oran la provinciale aux maisons-musées de Paris, Deauville, Marrakech, de Venise à New York, du cercle des intimes aux fidèles des ateliers, Laurence Benaïm raconte le destin de celui qui a ainsi défini son style : « Une Rolls Royce roulant doucement d'où s'échapperait un air de java... »

Source : Le Livre de Poche, LGF