Résumé :
Gérard a vingt ans quand il se retrouve coincé dans une embuscade à Djeurf, dans le canton de Tebessa, en AFN, ce 5 avril 1956.
« Je vois Lendroit pas loin, il ne tire pas comme à l’exercice, lui qui se vante d’être le meilleur tireur de la compagnie, il est moins fier d’un coup, il décharge aussi vite qu’il a chargé, l’épaule doit en prendre un sacré coup. Si Fontaine n’était pas si occupé, il lui sortirait son fameux mot : «Tirez comme si votre vie en dépendait ! ». Le salaud, il aurait pu nous prévenir que c’était vrai, que c’était ce qu’on allait faire… »
Au moment même où il perd la vie, c’est la mémoire qu’il ravive, qui le ramène sur les pentes de son quartier natal, à la Croix-Rousse, à Lyon : un peu comme si le temps avait le culot de s’arrêter.
Cette confrontation d’un destin individuel avec une guerre dont le sens échappe à ses acteurs, est servie par une écriture d’un grand dépouillement, refusant les effets, image d’un monologue intérieur d’une extrême tension.
Source : Editions Raison et Passions