Résumé :
Quand le crayon du dessinateur est aussi acéré que la plume du moraliste, et lorsque les deux personnages n'en font qu'un, cela donne Kolinski, l'un des plus féroces de nos humoristes contemporains. Dire que rien ne trouve grâce à ses yeux serait une aimable litote. A son propos, il faut plutôt évoquer la descente en flammes, le vitriol, le coup de fouet, le trait mortel. Pour n'avoir pas à choisir et donc ne pas se limiter, il est tout en même temps : nationaliste, xénophobe, raciste, sexiste, machiste, gauchiste, fasciste, bête, cor et méchant. Mais attention ! Tout cela se passe au deuxième, troisième ou nièce degré. Si Kolinski a choisi d'aller à l'extrême, c'est parce qu'il considère que la vérité doit être acculée dans ses derniers retranchements. Il prend le contre-pied bot de Talleyrand lorsque celui-ci affirmait: "ce qui est exagéré n'a pas de valeur". Sans doute Wolinski exagère-t-il lorsqu'il écrit, par exemple : " J'affirme que L'Afrique et le ramassage des ordures doivent être laissés aux Africains." Toutefois, derrière la boutade, n'y a-t-il pas matière à réflexion ? Si, bien sûr. Avec ce nouveau "penseur", les amateurs de méchanceté payante et de vérités bonnes à dire en auront pour leur argent !
Source : Pocket