Le gendarme est sans pitié / La peur des coups / La cruche

Georges Courteline

Résumé : Une conscience aiguë de la dignité de sa fonction conduit le gendarme Labourbourax à verbaliser à propos de bottes... ou d'autres vétilles. Sa rigueur pointilleuse pousse ainsi à l'injure le baron Larade, pourtant doux de sa nature. Son ami, le procureur Boissonnade, voudrait arranger les choses mais le gendarme est sans pitié et comment s'y prendre avec un homme aussi obtus ? Par bonheur, la loi bien appliquée offre des ressources qui assurent le triomphe du bon sens - et celui de cette excellente comédie.

Si Labourbourax n'a qu'un vocabulaire restreint, le héros de La Peur des coups est au contraire un de ces vantards à la langue bien pendue qui filent avec art la scène de ménage et se défilent avec talent quand on les met au pied du mur.

Lauriane est un autre de ces hâbleurs qui rendent la vie dure à leur entourage - dans le cas présent, la jolie Margot. Est-elle vraiment la cruche qu'il prétend ? Ce n'est pas l'avis du peintre Lavernié qui entend donner une leçon à son ami et, si Margot y trouve un mari, une certaine mélancolie teinte cette nouvelle satire des relations humaines.

Courteline avait déjà esquissé le personnage du pochard adolescent en butte à la fureur d'un immeuble entier tiré du sommeil du juste (Théodore, dans Un Client sérieux, Livre de Poche n° 2180). Il en donne dans Théodore cherche des allumettes une version plus dense où la comédie de moeurs familiales prend toute son hilarante saveur comique et prouve - s'il le fallait encore - son talent de caricaturiste.

Source : Le Livre de Poche, LGF