Résumé :
« D’emblée cette puissante “étrangeté” de la pensée juive me parla intensément. Comme Héraclite ou Parménide, Nietzsche ou Pascal, comme la Bible bien sûr, c’était à mes yeux de la littérature à l’état pur…
L’immense vie sous-marine celée entre les pages de la “mer du Talmud” allie à la plus profonde intelligence la plus délicieuse fantaisie ; à la plus haute lucidité les racines même de l’humour juif ; à une minutie quasi mathématique une liberté proprement anarchique ; à l’extrême patience de la méditation pieuse la célérité foudroyante du witz… De brusques accélérations herméneutiques crissent au cœur d’une pelote dialectique de controverses consacrées à d’apparentes broutilles où la logique est à la fois honorée et pulvérisée…
“L’impureté de Dieu” caractérise donc, d’abord, cette pensée sans pareille qui se déploya discrètement pendant des siècles au sein insu de l’Occident, sans participer pourtant à sa rigide métaphysique issue de Platon et d’Aristote.
Ici, le tabou de la non-contradiction identitaire n’existe pas. Ici, tout est possible, parce que tout est pensable… »
Source : Le Félin