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Horae Canonicae

Wystan Hugh Auden

Résumé : Il aura fallu attendre 1994, et le succès mondial du film 4 mariages et un enterrement, pour qu'enfin soit connu d'un large public français le poète W. H. Auden (né à York, Angleterre, en 1907, mort à Vienne, Autriche, en 1973). Une de ses plus grandes réussites, Funeral Blues, y figure, qui le signale à l'attention des foules comme un sommet de la poésie du XXème siècle en langue anglaise, l'égal, au moins, de Yeats et de T. S. Eliot.

La vie et l'œuvre de W. H. Auden sont comme coupées en deux parts presque égales. Après une enfance tout entière baignée dans la dévotion anglicane de la famille, le jeune homme, fils de médecin, reçoit une solide formation tant scientifique que littéraire, découvre tôt que son vœu le plus cher est d'"être un grand poète", et part étudier à Oxford où il publie ses premières œuvres. Désormais, il ne cessera plus d'écrire, rencontrant un succès de plus en plus large auprès de ses pairs, devenant peu à peu le centre d'un groupe de poètes, le "groupe d'Oxford", décidés à lutter à la fois contre les formes fatiguées de la poésie anglaise et les injustices et sottises du monde capitaliste bourgeois. Ce combat n'est pas seulement de papier : Auden s'engage, jusqu'à se faire brancardier dans les rangs des républicains espagnols. Sa vision poétique est éminemment politique, nourrie de voyages à Berlin, en Islande, dans la Chine des seigneurs de la guerre. Et puis, sans vraiment crier gare, en janvier 1939, avec son ami Christopher Isherwood, il prend le bateau de New-York. Une page se tourne.

Commence alors le "later Auden", sa deuxième vie. Après un temps de silence, Auden, qui vit de cours dans les Universités américaines, recommence à publier, et une évidence s'impose : il a changé, ou semble avoir changé. De politique, moderniste, sarcastique qu'elle était, sa poésie se fait plus grave, métaphysique parfois, religieuse souvent. La lecture des philosophes (Kierkegaard, Heidegger) y transparaît, et le retour à la foi familiale y est particulièrement notable. Du coup, ce nouveau style surprend, et déçoit. Pourtant, on est loin de la déchéance : durant les plus de trente années qu'il lui reste à vivre, Auden va écrire certains de ses plus beaux poèmes, d'une sincérité absolue, qui le font plus grand encore que ne l'avait fait juger sa "période rouge".

Les Horæ canonicæ que nous publions ici dans une nouvelle traduction sont une des grandes réussites de cette seconde période. Sous ce titre latin, qui désigne dans le canon de la liturgie catholique romaine les heures des offices rituels auxquels participent les moines au long du jour et de la nuit (vêpres, complies et laudes sont les noms de trois plus connues, elles sont sept), Auden décrit poétiquement une journée d'homme, du réveil à l'aube suivante. Et chaque jour répète le vrai grand drame humain, car chaque jour il est trois heures de l'après-midi, l'heure du crime, la mise à mort, par l'homme, du Dieu fait homme : la passion du Christ. Auden, qui s'est toujours moqué de la morale, ne plaisante pas avec le crime, et cela donne, dans un mélange de simplicité et de virtuosité, de haute culture et de modernisme, un chant tout à la fois charnel et funèbre où il n'est pas interdit de reconnaître, ici ou là, les accents d'un de ses très grands prédécesseurs, John Donne.

Source : Rivages / Payot

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