Ryu Murakami

Biographie : Murakami Ryû est reconnu comme l’un des chefs de file de la littérature contemporaine japonaise. Après avoir étudié le design à l’université des Beaux-Arts de Tokyo, il publie en 1976 son premier roman, Bleu presque transparent, qui obtient la même année le prestigieux prix Akutagawa, l’équivalent du Goncourt au japon. La violence et l’érotisme de ce roman à la sensibilité « punk » firent sensation au Japon, avec près d’un million d’exemplaires vendus six mois après sa sortie en librairie. Dans son second roman, La guerre commence au-delà de la mer, il reprend les mêmes thèmes et décrit une société crépusculaire et corrompue promise à une fin prochaine. 1969 est une évocation plus légère, oscillant entre humour et nostalgie, des années de lycée de l’auteur, marquées par la culture pop et l’esprit contestataire des années 1960. Mais c’est dans Les bébés de la consigne automatique que son talent se confirme et que sa renommée s’établit. Dans un style déroutant mêlant la poésie à des images de bande dessinée, avec une imagination foisonnante, Murakami offre une vision de cauchemar du Japon de la fin du vingtième siècle, et un reflet à peine déformé de notre monde moderne.
Derrière cette vision du Japon post-moderne s’affiche un personnage au look plutôt dandy : costard, lunettes noires et cigarette au bec. Avec ses airs de mauvais garçon, Murakami se définit comme un déraciné qui s’est dépris de la culture japonaise, trop rigide, trop figée.
Son style colle plutôt aux faubourgs de La Havane où Murakami Ryû produisit, entre autres, NG LA BANDA. Ex-rocker fan de la musique cubaine, de foot et de cinéma, avec un prédilection gourmande pour le cinéma français, il s’est essayé à tout : peintre, écrivain, présentateur de TV, et encore réalisateur de cinéma avec plusieurs films à son actif. Il est aussi co-créateur du site internet Tokyo Decadence (où est paru Tokyo Decadence, sorte de roman porno, accompagné de photos qu’il a lui-même réalisées).
Dans ses romans et ses films se reconnaît toute une nouvelle génération nippone. C’est dans la postface de Miso Soup, publié aux éditions Philippe Picquier, qu’il s’explique : Le fait est que j’ai beau écrire roman sur roman, je n’arrive pas à suivre la réalité de l’effondrement de la culture japonaise…Une dégénérescence terrible est en cours, et elle ne contient pas la moindre graine d’épanouissement.

Source : Picquier