Le Billet Polar

Alexander McCall Smith

Les larmes de la girafe, 10/18, coll. " Grands Détectives ", 2003

Des vacances en Afrique sans bouger de son fauteuil.

Gaborone, capitale du Bostwana. Une cliente se présente à l'Agence n°1 des Dames Détectives, l'officine dirigée par la volumineuse Mma Ramotswe, assistée de Mma Makutsi, la secrétaire à grandes lunettes. Andrea Curtin est américaine.

Douze ans auparavant, elle séjournait au Botswana en compagnie de son mari et de son fils, Michael. Le jeune homme se prit de passion pour l'Afrique au point de vouloir y passer le reste de sa vie. Andrea et son mari sont rentrés aux Etats-Unis. Michael, resté à Gaborone, donnait régulièrement de ses nouvelles. Et puis un jour, la lettre n'est pas arrivée. Michael avait disparu. L'ambassade américaine et la police locale ont remué ciel et terre, en vain. Devenue veuve, Andrea voudrait savoir ce qui est arrivé à son fils, non pour se venger de quiconque mais pour clore un chapitre. Mma Ramotswe, établie détective privé depuis peu de temps, pourrait-elle réussir là où des professionnels, plus chevronnés qu'elle, ont échoué


Tous les efforts semblent vains mais Mma Ramotswe a perdu elle aussi un enfant. Elle comprend, au plus profond d'elle-même, la détresse de cette mère et accepte de se charger de l'affaire. Douze ans après, elle met ses pas dans ceux de Michael, retrouve les hommes qui ont travaillé avec lui, la femme qu'il a aimé et sent la présence du jeune homme, quelque part sur cette terre qui lui est si chère…

On retrouve, dans ce deuxième tome, tout le petit monde de Mma Ramotswe. Ses fiançailles avec J.L.B. Maketoni lui amènent quelques surprises croquignolettes, depuis la femme de ménage qui reçoit ses amants dans le lit de son patron jusqu'à l'adoption, pour le moins inattendue, de deux enfants. Quant à Mma Makutsi, la secrétaire à grandes lunettes, elle est promue assistante détective et commence à mener ses propres enquêtes avec toute l'ingéniosité qui la caractérise. Un roman très dépaysant, bien construit et rempli d'humour.

Vague à l'âme au Botswana, 10/18, coll. " Grands Détectives " 2004

Mma Ramotswe se fait du souci. Les finances de l'Agence n°1 des Dames Détectives sont au plus bas et le Tlokweng Road Speedy Motors garage de J.L.B Matekoni périclite. Faute de paiements, les fournisseurs ne livrent plus et les clients, fort mécontents, réclament leurs voitures. Pendant ce temps, les deux apprentis regardent passer les filles et le garagiste se désintéresse de son affaire. Mma Ramotswe se serait-elle trompée à ce point sur son futur époux ? Court-elle au devant d'un deuxième mariage râté?
Alors qu'elles tentent de sauver ce qui peut l'être, les dames détectives voient un membre du gouvernement franchir la porte de l'Agence. L'Homme d'État se fait du souci pour sa famille. Il accuse sa jeune belle-sœur d'avoir tenté d'empoisonner son frère, ceci pour toucher l'héritage. Mma Ramotswe accepte de séjourner dans la propriété familiale, en tant qu'invitée de l'Homme d'État. Elle pourra observer, questionner et tirer ses propres conclusions. Sur place, elle découvre une toute autre version des faits où l'Homme d'État ne joue pas le plus beau rôle. Le premier repas pris en commun donne des malaises à tous les convives et la jeune belle-soeur semble la plus affectée. Le lendemain, à l'aube, Mma Ramotswe s'aventure dans la fraîcheur du jour naissant et partage les premières heures de travail du cuisinier, qui lui raconte…
Pendant ce temps, à Gaborone, les affaires sont allées bon train et Mma Ramotswe retrouve, à son retour, une Mma Makutsi fort impatiente de lui raconter comment elle a gagné un gros chèque pour le compte de l'organisateur du concours Beauté et Intégrité…


Troisième volume d'une série où les enquêtes se sont que prétexte à raconter la vie quotidienne au Botswana. On pourrait choisir ici la condition féminine batswanaise comme thème principal de lecture. Il y a Mma Makutsi, qui désespère de rester célibataire dans un pays qui manque d'homme. Et puis comment peut-elle rivaliser avec les jolies filles de Gaborone, elle qui a la peau trop foncée, abîmée par les crèmes éclaircissantes et de gros verres de lunettes qui lui mangent la moitié du visage… Il y a les reines de beauté à qui tout réussi, quand bien même elles n'ont que du vent dans la tête, les femmes de la campagne qui suivent l'avis de leur mari et Mma Ramotswe qui affronte toutes les embûches sans jamais se départir de sa sérénité et parcourt les routes de son cher pays au volant de sa petite fourgonnette blanche, chantant à tue-tête pour compenser l'absence d'autoradio ! Un régal de lecture !

Sophie Colpaert,
juillet 2005

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