Olivier
COUSIN : " L'OMBRE DES TABLEAUX " (2003)
Alun Morris, étudiant dans une université
galloise, demande à des professeurs de traduire
des lettres écrites en français. Il s'agit
de courriers entre un certain Sérusier et Thomas
Owen, grand-oncle d'Alun. Il s'avère que l'expéditeur
était bien le peintre Paul Sérusier (1864/1927).
Cela intéresse Makepeace, un prof auteur de savants
articles sur l'art. Alun sympathise avec Yvon, qui enseigne
la culture celtique. Yvon traduit les lettres, tandis
qu'Alun cherche d'autres éléments sur Thomas
Owen. Lors des vacances d'été en Bretagne,
Yvon se renseigne sur Sérusier et sur l'aïeul
d'Alun. Il semble que Makepeace soit aussi dans la région.
Alun veut retrouver les traces de son grand-oncle peintre.
Il commence par un village d'Espagne, Abertura, où
Thomas Owen vécut après avoir cessé
de peindre. Il y est bien reçu, mais n'y recueille
guère de témoignages. Puis, au musée
local de Sétubal (Portugal), il trouve une indication
utile au dos d'un tableau. Il se rend dans le Finistère,
et n'hésite pas à forcer la maison où
habita Sérusier. Dans le grenier, une boite recèle
64 toiles de son grand-oncle. Yvon négocie les
dessins au fusain de Sérusier, aussi contenus dans
la boite. Cela permet à Alun de mener à
bien son projet : monter une galerie d'art, et faire reconnaître
le talent de son ancêtre. Yvon l'y aide beaucoup.
La " Galerie des 3 abers " est un succès.
Yvon crée à côté une librairie.
En hommage à Thomas Owen, une grande réception
réunit des universitaires et des responsables de
musées européens. Mais Makepeace entend
bien se venger d'Alun
Le suspense n'a que peu d'importance dans ce roman.
Mais il y a bien une enquête : celle que mène
le jeune héros sur son aïeul. C'est documenté,
et cela offre une balade culturelle en Pays de Galles,
en Bretagne celtique et dans la péninsule ibérique.
Peut-être un peu lent, le rythme convient toutefois
à cette histoire. La narration est bien menée,
et les personnages sont crédibles. Ce n'est pas
de la littérature policière pure et dure,
mais c'est un roman de très bonne qualité.
Eric DUMONT : " MORT SUR ANNONCES " (2003)
Ces derniers mois, un assassin sévit à
Brest. Il a déjà tué trois femmes.
Dans une lettre au commissaire Chatalic, il exprime
sa supériorité. Il donne des détails
sur le premier meurtre, et explique qu'on ne l'arrêtera
jamais. Cela constitue enfin un élément
concret. Avec ses services, le policier analyse le courrier
et relance l'enquête.
Jacques Prodin est médecin major à bord
de la frégate Tourville, basée à
Brest. C'est un homme cultivé, amateur d'art.
Ses relations avec son amie Valérie se dégradent
depuis quelques temps. Elle accepte mal sa vie de marin.
Au retour d'une mission en mer, Jacques apprend la mort
de Valérie, quatrième victime de la série.
Le criminel rencontre les jeunes femmes en passant des
annonces dans un journal. On sait aussi qu'il éprouve
un certain goût pour la domination sexuelle. Mais
il ne laisse aucun indice. D'abord bouleversé
par le meurtre de Valérie, Jacques veut identifier
le tueur. Il espère l'aide de son ami Didier,
inspecteur de sûreté navale.
Sachant que l'assassin connaît Jacques, les suspects
ne manquent pas parmi ses fréquentations : le
peintre Yann Kilec, obsédé par le bondage
; l'officier de transmissions Le Gall, célibataire
secret ; Coupet, libraire passionné d'Histoire
et de romans policiers ; Garissou, banquier instable
aimant torturer les bonsaïs ; Anne, une masochiste
avertie ; et Didier lui-même, qui appréciait
peu Valérie. Bien que brouillé avec Jacques,
Didier mène son enquête parallèle.
Il risque de passer pour le meurtrier, ce que croit
finalement Jacques.
Dans une interview, le commissaire provoque l'assassin.
Jacques a marqué des repères sur les photocopieuses
utilisées par les suspects
Voilà un roman d'énigme dans la grande
tradition du genre, avec ses faux-semblants, et ses
pistes probables ou incertaines. L'auteur se permet
quelques digressions, mais conserve le cap. L'intrigue
est bien pensée. L'esprit des jeux érotiques
raffinés semble justement décrit. Les
portraits des personnages et leur psychologie, les indices
révélateurs ou non, la progression maîtrisée
du récit : tout cela nous offre une histoire
de bon niveau. Vraiment très agréable.
CHRISTIAN DENIS : " BON A TIRER " (2002)
Patrice est le véritable auteur des romans policiers
signés par Balizaire, personnalité médiatique.
Ce soir-là, Patrice va publiquement dévoiler
la supercherie. Il apporte d'incontestables preuves.
Balizaire crie au complot, menace ! Mais Patrice l'a
discrédité devant la France entière.
Tandis que Balizaire disparaît (momentanément
?) Patrice voit reconnaître ses mérites.
Il est publié, commence à vivre de ses
écrits. C'est de façon insolite qu'il
rencontre Annabelle. Celle-ci débarque à
Paris, venant d'Angoulême. Issue d'une famille
ultra conformiste, la jeune fille veut changer de vie.
Sans prévenir ses parents, elle devient la compagne
de Patrice.
Leur voyage en Irlande est moins réussi que prévu.
Un homme les suivait. Un sbire de Balizaire ? Ce type
va subir quelques ennuis de santé. Retour à
Paris, où Anne - que le couple a connu aux îles
d'Aran - les rejoint bientôt. Annabelle supportant
mal la pollution parisienne, Patrice et elle s'installent
en Anjou. Richard, un petit voyou, est surpris par Anne
alors qu'il cambriolait l'appartement de Patrice. Il
est payé par Balizaire, lequel cherche à
se venger. Patrice va de nouveau lui tendre un piège.
Cette fois le " gros " Balizaire ne peut plus
nuire à Patrice. Mais il surgit dans la maison
campagnarde du couple, menace de les tuer. Heureusement,
un ange gardien veille et intervient.
Balizaire s'est réfugié dans un monastère.
Alors que le père d'Annabelle (homme aux idées
farfelues ou visionnaires) les rejoint, Patrice s'interroge
sur la repentance de Balizaire. Il n'a pas tort. Profitant
de la naïveté des moines, Balizaire subtilise
le manuscrit ignoré écrit par le défunt
frère Athanase - ainsi que deux incunables, qu'il
vend pour se refaire une santé financière.
Habilement, il refait parler de lui en bien, puis se
présente comme l'auteur du livre sur Saint-Augustin
(uvre d'Athanase). Patrice devine vite une nouvelle
arnaque. Bien difficile à prouver, car les soupçons
ne suffisent pas. Une visite à la sur du
moine décédé leur offre de quoi
griller définitivement l'imposteur
Christian Denis échappe à son défaut
majeur : le délit de grande vitesse narrative.
Il nous livre ici une histoire bien rythmée,
bien structurée, dont les personnages et les
situations s'avèrent très convaincants.
La tonalité humoristique en est d'autant mieux
mise en valeur. On identifie sans peine Balizaire, bien
sûr. Et on prend un réel plaisir à
suivre les aventures de ces héros attachants.
Un roman solide et souriant, d'une qualité indiscutable
qui prouve le talent inventif de son auteur. (L'Année
de la Fiction, volume 12, Editions Encrage 2004)
CHRISTIAN DENIS : " ACCORD PARENTAL SOUHAITABLE
" (2002)
Par hasard, Jeanne apprend ce que Gérard a manigancé
19 ans plus tôt pour l'épouser. Mariage
sans passion, trois enfants - dont Béatrice,
l'aînée. Jeanne cause la mort de son mari.
Un accident, en apparence. Catherine, l'amie de Jeanne,
a son rôle dans cette sombre affaire.
François, séduisant jeune universitaire,
est gêné par une maladie de peau, qui nuit
à ses relations avec les filles. Jocelyne (étudiante)
et lui pouvaient former un couple idéal. Un problème
surgit. Il cherche son salut dans la fuite, refusant
un poste important.
Les années passent. Devenu historien reconnu,
écrivain et enseignant, François rencontre
Jeanne. Malgré les filles de celle-ci, une opportunité
pour tous deux. " Histoire d'amour " intéressant
peu l'égocentrique Emmanuel, ami de François.
Lui n'est pas si attaché à Catherine.
Durant des vacances en commun, il séduit la jeune
Béatrice.
Est-ce par crainte de Catherine que la jeune fille disparaît
? Jeanne et François la retrouvent dans les Alpes,
soignée pour dépression. Ils ne peuvent
la voir, mais le médecin est optimiste : Béatrice
est enceinte, et l'écriture lui redonne goût
à la vie. Emmanuel est le père du futur
bébé. Il devra oublier son égoïsme.
Jeanne comprend les raisons de l'état de sa fille.
Tout est de la faute de Catherine. Celle-ci sera victime
d'un curieux accident. François s'inquiète
des réactions meurtrières de sa compagne.
Il s'isole à Ouessant, souhaitant s'éloigner
de Jeanne.
Pas pressé de rentrer, il fait le détour
par sa région nantaise d'origine. Fortuitement,
il y retrouve Jocelyne (divorcée) et se voit
à nouveau proposer un poste avantageux. Cette
fois, il accepte. Cette deuxième chance avec
Jocelyne entraînera-t-elle encore une vengeance
de Jeanne ? Ombre légère sur leur avenir
heureux
S'il fut spécialiste des excès de vitesse
en matière de narration, l'auteur sait conduire
plus tranquillement ce titre - même s'il se sert
encore trop de l'accélérateur. Un récit
vif et entraînant, aimablement amoral quant aux
meurtres. Une histoire construite, rendant crédible
des personnages dont on suit avec intérêt
les étapes successives et troublées de
leurs vies. Le dénouement happy end ? Bon, pourquoi
pas ? Un livre très plaisant, d'un écrivain
créatif. (L'Année de la Fiction, volume
12, Editions Encrage 2004)
Jean-Paul LE DENMAT : " LES GRIFFES DE L'ANGE
" (2001)
La famille Messac habite dans la région de Saint-Brieuc.
Catherine est l'épouse de Pierre, architecte.
Ils ont deux jeunes fils : François et le petit
Julien. Pierre a pour maîtresse sa secrétaire,
Patricia. L'autre amant de celle-ci, Richard, est un
faux dur fainéant et buveur pouvant s'avérer
dangereux.
Un jour, Catherine achète un tableau sans valeur.
C'est exactement le portrait du jumeau de Julien, Yann,
décédé en bas âge. Dès
lors, il se produit d'étranges évènements
autour de la famille. Julien fraternise avec le portrait,
partageant les mêmes sensations. Quand Richard
et un complice viennent cambrioler la maison vide, Yann
(le tableau) intervient. Il cause indirectement la mort
du comparse. Çà entraîne une enquête
de gendarmerie. Le chef Le Jeune suspecte Pierre, qui
ne veut pas avouer sa liaison avec Patricia. Disculpé,
il a déjà décidé de ne pas
poursuivre cette relation. Richard et son véreux
ami Paulo veulent faire chanter Pierre. Sauvée
du suicide, Patricia est hospitalisée et parle
de Richard. Cette fois encore, Yann agit sur la situation,
provoquant la mort de Paulo. Blessé, Richard
passe quelques jours à l'hôpital, afin
de se faire oublier. Il y aperçoit Pierre, venu
voir Patricia. Il l'agresse traîtreusement, puis
cherche à supprimer leur maîtresse avant
de s'enfuir.
Pendant plusieurs jours, le portrait de Yann (abîmé
dans un incendie) va subir quelques mésaventures.
Cela influe sur la santé du petit Julien. Les
médecins sont dépassés. Secouée
par tout ce qui s'est produit, Catherine fait une grave
dépression. Ayant changé d'aspect, Richard
retrouve le portrait (dont il a compris le rôle
dans ses problèmes). Les gendarmes sont sur sa
piste, mais ils ne parviennent pas à l'arrêter.
Pierre a enfin réalisé, lui aussi, que
le tableau est " vivant ". Yann a eu besoin
d'un peu de temps pour reprendre de la vigueur
Ce roman mériterait un compte-rendu plus large,
car les péripéties y sont bien plus nombreuses
encore et les personnages annexes ont leur importance
dans le récit. Laissons aux futurs lecteurs le
plaisir de découvrir tout ce qui n'a pu être
dit ici. Ce foisonnant conte fantastique, mêlant
habilement réalité et surnaturel, s'adresse
autant aux amateurs du genre qu'aux moins habitués.
Au fil des scènes, on se laisse vite captiver
par l'ambiance et les rebondissements. Les héros,
bons et méchants, sont très réussis.
L'humour valorise souvent la narration. Quelques passages
très noirs complètent l'équilibre
du scénario. Le thème de la gémellité
est utilisé de manière fort originale.
C'est, sans nul doute, un roman à découvrir.
(L'Année de la Fiction, volume 12, Editions Encrage
2004)
LUC CALVEZ - " MAGIE NOIRE A BREST " (2000)
Pol Fureteur est garagiste dans le quartier de Recouvrance,
à Brest. Son modeste garage est tout ce qu'il
y a de rétro. Mais, entre son épouse Marianne
- une vraie mégère - et ses copains, le
tranquille Pol mène une vie à son image.
La veille des fêtes de " Brest 2000 ",
deux femmes entrent dans son univers : Geneviève,
la belle épouse du promoteur immobilier Paul
Dambroise, cliente dont il tombe immédiatement
amoureux ; et la curieuse brésilienne Neosa,
aussi laide qu'inquiétante. Alors d'une soirée
sur une goélette, réunissant Paul Dambroise,
Geneviève, Marc Sougnet (l'associé de
Paul), et le couple Chevalier (lui est un gros investisseur),
Pol Fureteur assiste avec eux à une cérémonie
dont Neosa est la grande prêtresse. Il y participe
même, buvant une étrange mixture.
A cause du philtre magique, Pol et Paul ont échangé
leurs vies. Pol le garagiste est devenu l'agent immobilier,
prenant son apparence, vivant dans son milieu. Et inversement,
Paul part en vacances avec Marianne, sous les traits
du garagiste. Une énorme différence :
Pol est conscient du changement, pas l'autre Paul. Mais
Pol s'adapte mal à sa nouvelle existence. Dino,
son beau-père, professeur de médecine
à Lausanne, s'interroge. Marc, lui, voudrait
savoir où est passée la mallette contenant
leurs fonds secrets, destinés à un pot-de-vin.
Les mésaventures s'enchaînent pour Pol.
Retour à la réalité : Pol pense
avoir cauchemardé. L'esprit encore brouillé,
il finit par comprendre qu'il a vraiment vécu
cet échange de personnalités. Heureusement,
il a remonté le temps - puisqu'il se réveille
à la veille de " Brest 2000 ". Les
mêmes scènes recommencent. Eviter Neosa,
afin de ne plus être hypnotisé par son
regard perçant ? C'est Pol lui-même qui
se jette dans la gueule du loup. Il embarque avec le
même groupe sur la goélette. La prêtresse
brésilienne ne lui a-t-elle pas expliqué
que, cette fois, elle l'aiderait ? Pol résiste,
ou tente de le faire. Mais il avalera malgré
tout le philtre magique.
Désormais, Pol est plus fort dans la peau de
Paul Dambroise. Il se comporte presque comme celui avec
qui il a échangé une seconde fois sa vie.
Paul, lui, n'a toujours aucun souvenir de son passé.
Parfois, Pol doute : " se trouve-t-il à
l'endroit ou à l'envers des choses ? " (p.322).
Grosse déception : Geneviève, qui est
la maîtresse de Marc Sougnet, ne témoigne
aucune affection à son mari. Pourtant, il fait
des efforts pour être moins odieux que le vrai
Paul. Quant à la mallette de leur cagnotte secrète,
Pol va s'en servir pour dominer Marc - afin que celui-ci
s'écarte de Geneviève. Mais elle reste
distante. Pol pense aussi pouvoir aider Paul le garagiste,
en plein marasme.
Dernier acte : M.Chevalier, l'investisseur qui s'implante
à Brest, emmène tout le monde au Brésil,
en vacances. A Salvador de Bahia, d'où venait
la goélette - et Neosa. L'aspect touristique
n'est pas ce qui prime pour Pol. Retrouver la prêtresse
! Pas si simple dans cette ville. Mais le jeune Tio,
gamin des rues, va les renseigner. L'ultime cérémonie
doit permettre à Pol - définitivement
devenu Paul Dambroise - de gagner l'amour de la belle
Geneviève.
Le thème de l'échange des vies par deux
personnages n'est pas totalement nouveau - tout est
dans la manière de le traiter. Ici, l'auteur
maîtrise parfaitement son sujet, joue avec les
nouvelles vies de ses héros, renouvelle astucieusement
les situations identiques, fait évoluer les comportements
de chacun. Au point que, si le premier échange
est cocasse et amusant, le deuxième est troublant
car Pol s'installe en Paul. La mise en place du rôle
de tous les protagonistes étant impeccable, aucune
confusion possible pour le lecteur. Scénario
idéal, narration souriante, personnages réussis.
Peut-on parler de réalisme quand le sujet est
basé sur la sorcellerie et autres bizarreries
? Non, bien sûr. Pourtant, les décors de
cette histoire sont autant de points de repères
pour le lecteur. Sur la couverture du livre, nous lisons
" roman policier ". Sans doute faute de trouver
un terme plus juste ? Un roman très original,
d'excellente qualité. (L'Année de la Fiction,
volume 11, Editions Encrage 2003)
Gabriel VINET : " LA MAISON AU BORD DE LA FALAISE
" (1998)
Printemps 1954. Le narrateur est journaliste, la trentaine,
ancien commando durant la guerre. Sur la côte
sud de la Bretagne, il remarque une singulière
maison au bord d'une falaise, avec sa tour en granit.
Afin de l'acheter, il contacte le notaire local. Le
prix est dérisoire, car ce lieu à une
histoire. Dix ans plus tôt, trois résistants
y furent abattus. Parmi eux, le docteur Hascoët
était le maire de la commune. On ne sut jamais
qui les avait dénoncés, ni où ils
cachèrent les dernières armes destinées
à la Résistance. Maria, la jeune institutrice,
fit partie du même réseau. Elle voudrait
que ses amis soient un jour vengés.
Le journaliste souhaite élucider l'affaire. Il
est impossible que les trois victimes aient été
trahies par un des leurs. Quelqu'un s'est introduit
dans la tour, cette nuit-là. Peut-être
le même homme qui réclama cette propriété
quelques années auparavant. Peu à peu,
le journaliste s'installe, et se rapproche de Maria.
Il fait des rêves morbides, revivant la mort des
trois résistants. Bientôt, sans en avoir
conscience, il écrit dans la nuit des messages
dictés par le défunt docteur Hascoët.
Celui-ci fut un adepte de l'ésotérisme.
Par son esprit, il a décidé de le guider.
Il est sûr qu'il aura assez de courage pour assouvir
leur vengeance. Une nuit, ils ont même une vraie
conversation. Hascoët raconte les dernières
heures de sa vie. Surtout, il désigne le coupable,
la crapule qui les dénonça. Il donne ses
directives pour piéger ce minable.
Sans en parler à Maria, le journaliste se prépare
Ce roman concis et fluide ne manque pas de qualités.
Sa tonalité est convaincante. L'équilibre
entre le suspense et le fantastique, légers l'un
comme l'autre, est fort bien maîtrisé.
Certes, l'intrigue est assez simple et pleine de bons
sentiments. Mais la narration et l'évolution
de l'histoire rendent vite le récit captivant.
Sans doute un des meilleurs titres de Gabriel Vinet.
Pour en savoir plus, consultez le site : http://www.liv-editions.com
|
|